19 mars 2008

Rendez-vous à NY - 2ième partie [Histoire courte]

Une fine pluie tombait alors que le taxi se promenait entre ces rues bombées de jeunes gens remplis de vie, pour qui la vie n'était que l'instant présent. Bien assisse au fond de la banquette, elle avait l'impression que ces images se déroulaient comme dans un film. Un sentiment de spectatrice mélangé à un réalisme plus que réel, cette sensatation qu'on ressent au cinéma lorsqu'on réalise que ce n'est qu'un film. Mais elle était bien là et elle avait décidé de poursuivre un rêve personnel avec toutes les craintes que cela comportait.
L'adresse de l'hôtel South Wind Inn existait bel et bien. Un petit coup de joie pinça son cœur lorsqu'elle vit le nom de l'hôtel de ses yeux. Lorsque le taxi s'arrêta, elle fut paralysée pendant un brève instant. C'était le pas qu'elle voulait faire mais, ayant subi son propre jugement durant des années, cette étape devenait un défi. La spectatrice devait maintenant embarquer dans l'écran. Sans savoir comment, elle pouvait sentir sa présence là-haut. Elle débarqua.
Elle demanda à la réceptionniste de bien vouloir communiquer à la chambre 472 qu'elle était arrivée à l'hôtel. Avec un sourire, cette dernière répondit qu'elle pouvait monter.. monsieur l'attendait. Les deux femmes se regardèrent avec cette complicité féminine que peu d'hommes pourront comprendre dans leur vie. Elle a été tentée de demander qu'est-ce qui la faisait sourire à l'employée mais une partie d'elle souhaitait qu'il ait préparé une surprise et par peur d'être déçue, elle ne demanda rien.
Elle prit l'ascenseur. À chaque étage la respiration devenait de plus en plus difficile. Elle pouvait sentir son cœur déborder. Arrivée au 47ième étage, elle s'est regardée dans le miroir. Au fond des ses yeux, elle revit l'adolescente qu'elle fut jadis.
"Permet-toi un peu de folie ce soir... tu le mérites bien" se dit-elle à voix basse.
Lorsqu'elle arriva devant la porte, elle remarqua qu'elle n'était pas bien enclenchée. Elle frappa timidement et par la même la porte s'ouvra d'avantage... on aurait dit qu'à cet instant tout se passait au ralentit. Des pétales de roses formaient un chemin vers l'intérieur de la chambre.. et au fond de cela une immense vitre donnait une vue imprenable sur la ville de nuit. Un sourire vint remplir son visage. Elle fut tentée de réclamer son nom mais dans des moments magiques comme celui-là, des moments pour lesquels une femme rêve depuis toute petite, les mots deviennent triviaux et ne peuvent que devenir du bruit pour douce mélodie. Elle resserra son cœur et entra...

[lire 3ième partie]


Federico Puebla