19 mai 2008

Sa main, comme une douce mélodie...


Parfois la vie prend des tournures inespérées.
Ma vie sera bien plus courte que je l'aurais souhaité.
Mon corps est attaqué par des cellules malignes.
Malgré tout l'amour et les encouragements que je reçois
depuis l'annonce de ma maladie, mon corps sent que
la croix est trop lourde à porter.

Je ne sens plus mes larmes couler depuis plusieurs semaines.
Le compte à rebours est commencé.
Le train qui me passe par dessus à chaque traitement semble
reculer et revenir me visiter.

Mais ce n'est pas le plus grand mal que je ressens.
Mon coeur est déchiré de savoir que j'abandonne mon fils.
J'aimerais qu'il soit assez mature pour comprendre
que c'était la dernière chose que papa aurait souhaité.
Mais avec quelques mois de vie, il garde encore un sourire
mystérieux qui, à chaque fois, nous dépasse
et nous empreint d'un espoir qui tamisse nos desespoirs.

Hier, il était ici à mes côtés. Il étendait sa petite main
pour toucher mon visage. On aurait dit qu'il voulait sécher
mes larmes. Je n'avais pas assez de forces pour le toucher...
pas assez de forces pour caresser mon fils, pour le serrer
dans mes bras avant mon départ...

Au début je me fesais croire que j'étais plus fort que la vie.
Aujourd'hui, je garde le peu d'énergie qui me reste pour bien partir.
Je voudrais dire pardon aux amis que j'ai blessé et oubliés,
je voudrais dire merci à celles qui ont choisi de m'aimer,
de croire en moi. Je voudrais pouvoir pardonner à ceux
qui n'ont dénigré et blessé.

Je n'entends que mon souffle...
Mes paupières sont lourdes...
Dieu, donne-moi ton souffle de vie
pour pouvoir regarder mon fils une dernière fois...
pour répéter à ma femme combien je l'aime...


Federico Puebla